John Williams (1922 – 1994) – Butcher’s crossing

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« Tout le troupeau ? Quelle connerie. Qu’est ce que tu cherches à prouver ? Tu ne peux pas flinguer tout les bisons du pays, bordel. »
Extraordinaire voyage dans l’Ouest américain, nature sauvage, bisons, épopée, saloon, bruit de bottes, claquements de fouet…Dès les premières pages John Wayne fait face à Yul Brynner sur la musique d’Ennio Morricone…Captivé, vous ne lâcherez plus le livre pris par la force d’évocation de John Williams.

Fraichement débarqué de Boston, le jeune pied tendre Andrews pose ses affaires à Butcher’s crossing, Kansas, une ville de quelques bâtiments et tentes où se vendent et tannent les peaux de bisons. En ces années 1870 le ruminant se fait plus rare ; les temps deviennent difficiles pour les chasseurs. Rêvant de vivre l’Ouest, Andrews fait affaire avec Miller, solitaire et solide, rêvant à cette vallée idyllique où passent, à l’insu des chasseurs, des bisons par milliers. Ils partirent un matin, quatre hommes pour 3 semaines de chasse dans ce lieu mythique.

Pas un instant le roman, excellemment traduit par Jessica Shapiro, ne se départit de sa puissance d’évocation. Nous faisons face à la beauté vivante de l’immense prairie, vert vif le matin, bleu à midi et une pointe de jaune l’après-midi ; tremblons d’émotion quand les couleurs se font vivantes au rythme des brises légères ; tombons sur des charniers de bisons victimes de la chasse et de la révolution industrielle européenne ; découvrons la vallée cachée, belle, unique, préservée ; chassons des jours durant, tuant des dizaines d’animaux de nos deux fusils chauffés à blanc ; dépeçons jusqu’à l’épuisement, les vêtements trempés de sang ; entassons les centaines de peaux ; imaginons les dollars à portée de main, riches, prêt à aller au bordel des jours durant avec les plus belles catins.

Et pourtant l’aventure ne fait que commencer…

Un grand merci à Lucile ma libraire pour ce coup de cœur.

Anglophones, lisez cet article de John Plotz dans le Guardian

L’ouvrage a été édité en 1960 chez MacMillan aux USA. Il aura fallu attendre 2016 pour en avoir une traduction française.

Piranha, 2016 295 pages pour un petit 19€.

Lectori salutem, Pateick

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